Tracteurs et matériels L’occasion, l’atelier et les pièces sauvent la distribution
L’activité sur les matériels neufs, notamment en grandes cultures, plombe les comptes. L’occasion se vide de son offre.
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« Ça reste compliqué sur les grandes cultures. » Un doux euphémisme à voir les chiffres donnés par le Sedima, syndicat des entreprises de services et distribution, ce mercredi 20 juin à Paris.
57 % des 193 adhérents ayant répondu à l’enquête semestrielle estiment que les commandes de matériels neufs de grandes cultures baissent par rapport au premier trimestre de 2017. Seuls 20 % d’entre eux enregistrent une hausse.
Dans le même temps, Axema, syndicat des constructeurs, note une baisse de 15 % des immatriculations de tracteurs standards pour les cinq premiers mois de l’année 2018 par rapport à la même période un an avant, qui n’était déjà pas brillante.
Rien ne va plus. Caprices du climat, cours mondiaux des grains, prix des matériels, nouvelles stratégies d’équipement et réorientations des fermes participent à ces chiffres, qui devraient rester dans le rouge.
En trois ans, le chiffre d’affaires moyen chute de 10 %
Peu d’espoir pour l’avenir. Les sondés estiment que les prises de commandes de matériels neufs pour les grandes cultures devraient rester atones : 41 % d’entre eux prévoient une baisse et 25 % une hausse. L’impact sur les chiffres d’affaires (CA) des distributeurs intervenants en zones de grandes cultures s’en ressent.
Plus globalement, le Sedima note qu’en 3 ans, « la baisse du CA moyen des distributeurs de machines agricoles est estimée à –10 %. La tendance baissière du marché pèse sur notre activité et nous constatons une baisse du taux d’excédent brut d’exploitation moyen – 13 % sur un an – avec toujours des disparités selon les secteurs ».
Euphorie sur l’occasion
Seuls réconforts, le matériel d’élevage se porte bien, ainsi que l’occasion, l’atelier et les pièces. « L’activité de l’élevage se redresse après la chute draconienne des investissements qui a suivi la fin des quotas laitiers et la baisse du prix du lait », analyse Pierre Prim, président du Sedima.
L’activité de l’occasion tire aussi l’activité commerciale vers le haut. Les commandes de matériels d’occasion augmentent pour 66 % des adhérents sondés. C’est 5 à 6 points de plus au premier semestre de 2018 par rapport à au premier semestre de 2017. Conséquence, il est remonté au Sedima « une pénurie sur certains types de matériels en milieu de vie ». Les stocks sont faibles et le marché de l’occasion devrait se tasser. 80 % des sondés indiquent un niveau de stock inférieur ou stable ce semestre.
Atelier et pièces : un moteur solide
Le cœur de l’activité, c’est-à-dire l’atelier et la pièce, « se tient globalement bien », commente modestement Pierre Prim. La logique est pourtant inflexible : le besoin en maintenance augmente avec la chute du neuf. Résultat, la hausse du CA prestations à l’atelier augmente pour 51 % des adhérents. C’est 3 à 4 points de plus comparé au premier trimestre de 2017. Grandes cultures, polyculture-élevage, élevage et viti-vini : tous les voyants sont au vert. Et cela devrait continuer au second semestre.
Idem pour les pièces. 45 % des adhérents prévoient une hausse de l’activité. C’est 2 à 3 points de plus comparé au second semestre de 2017. En conséquence, « le moral est plutôt bon, précise Pierre Prim. La préoccupation sur les ventes se tasse. Les concessionnaires et les distributeurs se sont adaptés à ces épisodes de crise ».
Vincent Gobert
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